Nous avons vécu 200 années d’opulence grâce aux esclaves mécaniques et électriques, alimentés par le charbon, le pétrole et le gaz. Un mode de vie dépendant de cette « drogue fossile » et directement menacé par ses effets secondaires.
Au fur et à mesure que s’épuisent les réserves de charbon-pétrole-gaz, le rêve du « progrès technique » se change en cauchemar. Surtout, la planète n’est plus en capacité d’absorber les émissions de G.E.S produites par nos machines.
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Oil Detox
S’il reste encore de belles réserves de combustibles fossiles sous nos pieds, elles sont si profondément enfouies, que leur coût d’extraction n’est pas rentable.
Je parle ici des hydrocarbures dits « non conventionnels », comme les pétrole et gaz de schiste, les sables bitumineux, les forages offshore profonds en Arctique, etc…
Voici pourquoi les industriels n’y toucheront pas… à moins d’être grassement subventionnés !
Sans l’intervention des États, l’application stricte de la loi du marché aurait dû conduire depuis longtemps à la « décarbonation de l’économie » !
Malheureusement, selon de nombreux observateurs, ce processus s’enclenche trop tard pour atteindre les objectifs permettant de maintenir le réchauffement climatique sous les 2°C.
La fin du capitalisme : de l’inertie à l’effondrement
Aujourd’hui, pour contenir le réchauffement, nous devrions accélérer et réduire de 10 % par an les émissions mondiales de CO² (source : The Shift Project).
Problème : la croissance dépend presque entièrement de l’augmentation de la consommation d’énergie. On parle de « couplage » croissance-énergie.
Or, il est impossible de faire « décroître » l’économie mondiale de 10 % par an sans provoquer un collapse du système bancaire, accro à la croissance. Les banques étant le poumon du capitalisme, ce dernier ne devrait pas résister bien longtemps.
Le système capitalisme va donc tout faire pour maintenir le statu quo, en imaginant de nouveaux gadgets de géoingénierie (que je décris ici) et autres systèmes techniques électriques ou chimiques pour transformer la lutte contre le réchauffement en business (a.k.a « croissance verte »).
J’inclus dans ces gadgets : les panneaux photovoltaïques, les éoliennes et les voitures électriques, qui ne pourraient pas être construites sans le charbon, le pétrole ou le gaz. Car seules ces énergies fossiles permettent l’extraction des matières premières nécessaires à leur production.
La réalité de ces innovations est qu’elles présentent un produit final à « zéro émission », tout en consommant énormément de ressources lors de la production. Finalement, il n’y a pas de remplacement, mais juste une exportation de la consommation d’énergie et des émissions de G.E.S.
Quant aux projets de « capture du dioxyde de carbone » lors des processus industriels (on pompe la pollution des usines), elles relèvent encore majoritairement du storytelling et du greenwashing.
Sans pétrole, la solution est low-tech
Il faut se rendre à l’évidence : la seule transition énergétique qui vaille exige une réduction de toutes nos consommations. Et donc une transformation radicale de notre mode de vie.
Or, aucun investisseur, ni aucun décideur politique, n’a encore gagné une élection avec un programme prônant le retour aux années 1920 !
Dans ces conditions, la probabilité de maintenir le réchauffement climatique sous les 2°C est inférieure à 5 % selon plusieurs rapports. Autant dire qu’il est déjà trop tard.
Nous devons, d’ores-et-déjà, (ré)apprendre à vivre sans les machines qui suppléent le travail humain depuis deux siècles ! Nous devrons faire le chemin inverse : remplacer les machines par les animaux, les muscles et des innovations low-tech.
Passez à l’action dès maintenant !
Avant que n’advienne la pénurie d’essence… et/ou d’électricité (le collapse débutera probablement par un blackout), il s’agit de nous organiser pour préserver les méthodes low-tech et les savoirs traditionnels qui permettent de les concevoir et les utiliser.
C’est d’ailleurs la première mission à laquelle l’écrivain Isaac Asimov attelle Hari Seldon, le héros des romans « Fondation« , qui ont pour décor le déclin d’un vaste empire intergalactique. Seldon préconise, en effet, la création d’un lieu de préservation et de transmission du savoir (la fameuse Fondation).
Notre société moderne a oublié les technologies précédentes. Ce qui affaiblit sa résilience. Nous ne savons plus construire d’outil agricole simple (brouette, charrue), ni un bâtiment selon des méthodes traditionnelles. Sans parler de la permaculture et de la conservation des aliments ou de la couture d’un vêtement…
Heureusement, des passionnés s’engagent encore pour transmettre ces savoirs oubliés. Je pense notamment à l’association des Maisons Paysannes de France, au réseau l’outil en main, ou aux Eco-Musées locaux. Cependant, c’est insuffisant. Ces savoirs utiles devraient être transmis sur le temps scolaire et périscolaire.