La Russie tient l’Europe par les coucougnettes, grâce au pétrole, au gaz, au blé et aux minéraux. Aller vers la frugalité, c’est priver la Russie de ces rentes et lui retirer les moyens de ses ambitions impérialistes.
Petite blague de diplomate :
« Quels sont les trois véritables alliés du Kremlin ? La Chine, l’Iran, la Biélorussie ? Non : le gaz, le pétrole et le blé ! »
Grâce à ces trois alliés, Poutine peut tout faire. Il dispose de la 4eme réserve de devises et d’or au monde, il a dé-dollarisé son économie, a créé son propre système informatique, s’est rapproché de la Chine et a réduit sa dépendance vis-à-vis de l’Europe. Contrairement à l’Europe, l’économie Russe est résiliente. Et tout ça financé avec notre argent !
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette : l’Europe voudrait réagir à l’offensive russe en Ukraine, mais qui tient qui dans cette histoire ? La Russie, c’est un pays richement doté en matières premières, très au-delà de ce qui est nécessaire à sa consommation propre. »
Jean-Marc Jancovici
À lire : un article expliquant notre dépendance aux métaux et à l’énergie Russe et Chinois.
La frugalité est une arme
En réduisant drastiquement notre consommation de ces ressources naturelles, la Russie ne tiendra plus l’Europe par les coucougnettes…

Bon, je sais, dire que manger sans gluten ou rouler à vélo = résister à Poutine, sonne plus comme une petite vanne qu’un grand slogan.
Que faire ?
Évidemment, ces efforts de colibris ne serviront pas à grand-chose, sans mobilisation populaire en Europe pour…
- cesser d’acheter des produits issus de l’agriculture industrielle et racheter des fermes.
L’agriculture industrielle utilise énormément d’engrais. Or, des groupes de producteurs d’engrais comme EuroChem ou Borealis, sont en (grande) partie détenus par des oligarques russes (source).
Par ailleurs, un agriculteur français sur deux devra prendre sa retraite d’ici 2030 (source). C’est donc le moment de racheter des fermes et d’y faire des productions alternatives. Sinon, l’agro-industrie rachètera les terres !
Il est possible de rejoindre l’Atelier Paysan, qui montre qu’une agriculture d’abondance décarbonée et sans chimie est possible ! La preuve dans cette enquête du Low-tech Lab qui vient de sortir.
- privilégier les low-tech pour réduire notre consommation d’électricité
En Europe, de nombreuses centrales électriques au gaz sont en fonctionnement. Elles sont aussi polluantes que stratégiquement coûteuses (source). Ce n’est qu’en réduisant notre consommation d’énergie que nous gagnerons en indépendance (pas en augmentant le nombre de centrales nucléaires).
Pour accroître notre sobriété énergétique, la priorité est la décarbonation de l’agriculture. Et le second objectif est l’isolation des bâtiments. Elle permettra de réduire nos factures de chauffage, qui représente de 60 % de notre consommation d’énergie selon l’ADEME.
Voici justement un guide sur la rénovation au naturel, édité par Profeel.
- retirer son argent des banques qui financent des projets pétroliers dont profitent les oligarques-kleptocrates Russes.
À ce propos, j’ai publié une enquête sur les banques écolo, à lire ici.
Trois défis majeurs, devenus objectifs de sécurité internationale.