Résilience : le contre-sens de Macron

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Non seulement le gouvernement utilise le mot résilience à toutes les sauces, mais en plus il l’emploie à mauvais escient.

Résilience, c’est le nom choisi en 2020 pour baptiser l’opération de la médecine militaire face à la première vague du virus. Et c’est le même mot qui baptise aujourd’hui le plan d’aides publiques aux entreprises voulu par le gouvernement en pleine crise ukrainienne.

Or, monter des tentes pour accueillir des personnes mourantes ou émettre de la dette publique pour compenser les pertes des entreprises dues à la crise ukrainienne… ce n’est pas résilient.

La résilience est durable. Les soins d’urgence ou l’endettement sans fin… ça n’a rien de durable.

Alors pourquoi dire résilience ?

Parce que « résistance », ça fait trop Jean Moulin ? Parce que « adaptation » est moins chic et « flexibilité » sonne trop libéral ? Parce que résilience, ça fait écolo, ça fait gentil, ça fait bien ?

Aux origines du mot

Résilience vient du latin resilire (rebondir). Il est d’abord utilisé par les physiciens et les ingénieurs pour définir la propriété d’un matériau à retrouver sa forme après avoir été déformé. On parle ici de « résilience mécanique ».

Puis, le neurologue Boris Cyrulnik s’est emparé du concept pour évoquer la capacité psychologique des individus à consiste à surmonter un traumatisme et se reconstruire (notamment après avoir été victime des camps d’exterminations). Ce que les anglais appellent le « coping » (to cope with). Ici, la résilience est synonyme de « survivance ».

La résilience… une résignation souriante ?

Pour Geneviève Azam, économiste et membre d’ATTAC, le capitalisme aime la résilience, car il permet d’offrir au consommateur un discours positif : « demain, reviendra à la normale et vous pourrez recommencer à vivre » (entendez par vivre : consommer).

L’économiste écrit aussi que la résilience économique sous-entend que « l’économie peut rebondir et croître à l’infini », au contraire des discours tragiques, des écolos et scientifiques. Ainsi, « la résilience désarme au lieu d’ouvrir l’espoir ».

La résilience : outil de gestion des masses

Dans un article du Monde Diplomatique, la journaliste Evelyne Pieiller révèle que l’utilisation du terme « résilience » est une recommandation du cabinet BVA, chargé de conseiller le gouvernement sur sa gestion de la pandémie.

Une fois de plus, nous sommes sous l’influence des « cabinets de conseil » qui distillent leur novlangue jusqu’au cœur du pouvoir. On en vient presque à regretter les énarques et leur abracadabrantesque culture bourgeoise.

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