5 arguments imbattables contre le nucléaire

arguments anti nucléaire

Comment répliquer à un fan du nucléaire… en renversant ses propres arguments !

Avertissement n°1: les débats sur le nucléaire sont de plus en plus violents

Les pro-nuke les plus virulents sont souvent des ingénieurs professionnellement impliqués dans cette industrie.

Lire ici : Comment le nucléaire gagne la bataille des réseaux sociaux

Ce n’est pas une idée qu’ils défendent, mais leur emploi. Ceci explique leur virulence.

Sur les forums, les réseaux, ou dans les débats publics, leur stratégie est souvent la même. Je la connais bien pour l’avoir subie à plusieurs reprises sur twitter.

D’abord, ils détournent le débat, en vous amenant sur le terrain technique dont ils maîtrisent les codes et le langage. Vous vous retrouverez vite coincé sous une avalanche de faits non-sourcés, de chiffres bruts, de graphiques indigestes et autres données inaccessibles néophyte (technique Malade imaginaire).

Cela leur permet de vous prendre en étau entre le marteau de la science (LA vérité) et l’enclume de l’opinion (un ramassis de conneries). Pour autant, ils n’hésitent pas à utiliser des fake news. Ils affirment, par exemple, que la sortie du nucléaire de l’Allemagne s’est accompagnée de l’ouverture de centrales à charbon, ce qui est faux !

Ensuite, ils vous font le coup du “modèle Amish” : tout ce qui n’est pas industriel, technologique (ou nucléaire) nous ramène au moyen-âge, à la charrue à boeuf et aux lampes à huile.

Et vous finissez sous les moqueries, ridiculisé pour votre « inculture scientifique » (vous n’avez pas de diplôme d’ingénieur = vous êtes une merde) et littéralement taxé de “nazi-vert”.

Ce genre de méthode est d’autant plus efficace que les pro-nuke agissent souvent en bande. Les coups pleuvent à 20 contre 1.

Soyez prudents, n’y allez pas seul, ils sont toxiques.

Un exemple ici. Déroulez le fil pour voir les réactions et attaques reçues par cette vidéaste.

Vous remarquerez que beaucoup confondent rigueur scientifique et « scientisme ».

Le scientisme est une forme de religion dont le dogme serait : « c’est vrai parce que c’est prouvé par des scientifiques ».

Or, l’arrogance des scientistes (qui sont souvent des ingénieurs, rarement des chercheurs) nourrit l’actuel rejet de la science par une partie de la population, notamment les complotistes et les anti-vax.

Avertissement n°2 : les débats sur le nucléaire interrogent notre mode de vie

Les pro-nucléaire ne défendent pas cette énergie pour le plaisir.

La plupart défendent le nucléaire parce qu’il représente “l’énergie de la modernité”. Ou plutôt, l’énergie du mode de vie hyper-consumériste, super-confortable et ultra-technologique qu’ils affectionnent.

Le nucléaire, c’est l’énergie de cet American way of life qu’ils chérissent par-dessus tout.

De l’autre côté, les opposants au nucléaire sont souvent des promoteurs de la sobriété énergétique et d’un mode de vie « alternatif » (anti-consumériste) autonomiste, local, simple et low-tech.

Répétez toujours que PERSONNE n’a jamais appelé à sortir du nucléaire sans accompagner cette sortie d’une stratégie de SOBRIÉTÉ énergétique.

Avertissement n°3 : ne tombez pas dans le piège de la comparaison France/Allemagne

Un des principaux arguments des pro-nuke est de comparer le bilan carbone de l’énergie française et allemande. La France est en vert (ou ici en rose) et l’Allemagne en noir.

Cette statistique leur permet d’attaquer sans sommation : le nucléaire c’est bien, sortir du nucléaire, c’est mal.

Pour parer cette attaque, agissez rapidement, en deux mouvements vifs. Combo !

  1. exhibez sous son nez le scénario NegaWatt (un peu comme un crucifix sous le nez d’un possédé). Ce rapport détaille la stratégie permettant d’atteindre un mix énergétique 100 % renouvelable, et sans nucléaire. Grâce à… la sobriété énergétique !!!
  2. ajoutez ensuite que la sortie du nucléaire sera progressive !

Elle prendra 10 à 30 ans. Il ne s’agit pas d’éteindre toutes les centrales du jour au lendemain. Mais de ne plus en construire et de fermer celles qui existent, l’une après l’autre, en commençant par les plus anciennes.

Le but n’est PAS de remplacer les centrales nucléaires par des centrales à charbon. Le but est de réduire notre consommation pour permettre aux énergies renouvelables de couvrir 100 % de nos besoins.

3-2-1… fight !

C’est fait, vous êtes prévenus.

Voici venu le temps de mes arguments contre les monstres gentils de l’uranium enrichi (à lire sur le thème de Casimir. Les boomers auront reconnu).

Ils sont construits comme des répliques aux arguments généralement employés par les pro-nuke. Ce qui permet de fermer, une par une, les portes qu’ils enfoncent à chaque débat.

1-Le nucléaire N’EST PAS une énergie propre

Une centrale nucléaire, c’est cromignon, ça ne rejette que de la vapeur d’eau ! Cuicui les petits zoizo.

MAIS combien d’énergie grise a été consommée pour la construire, extraire les matériaux, extraire l’uranium en Afrique, l’enrichir, le déplacer, entretenir la centrale, puis la démanteler, gérer ses déchets, transporter ses déchets, maintenir la sécurité de l’installation, former les ingénieurs qui y travaillent… ?

Selon certains calculs, une centrale nucléaire produit 3 fois moins d’énergie grise qu’un panneau photovoltaïque.

MAIS, ce calcul ne prend pas compte des déchets radioactifs bien connus du nucléaire, car ils n’impactent pas le climat. Ce calcul est donc du bullshit.

Petit truc : les comparaisons EnR/Nucléaire qui sont le jeu préféré des pro-nuke n’ont aucun sens. Puisque le but n’est PAS de remplacer les centrales électriques par des éoliennes ou des panneaux solaires. Mais de DE PRODUIRE MOINS D’ÉNERGIE (et donc moins de dispositifs de production d’énergie).

2-Le nucléaire NOUS DÉTOURNE de l’objectif de sobriété énergétique.

L’énergie nucléaire est une énergie abondante et disponible. Une solution de facilité, qui fait plaisir aux industriels et détourne les décideurs politiques et l’opinion de l’objectif de sobriété énergétique, seul chemin vers la réduction des émissions de G.E.S et qui doit être la priorité n°1.

Truc en plus : Il faut toujours rappeler au pro-nuke que le but n’est pas de fermer des centrales nucléaires pour planter des champs d’éoliennes… mais d’atteindre la sobriété pour ne plus avoir besoin de l’énergie des centrales nucléaires.

À lire : le manifeste de Christophe Ondet pour une sortie immédiate du nucléaire

De plus, l’argent dépensé dans le programme nucléaire français ne va pas aux recherches sur l’énergie durable. Ces fonds pourraient être employés pour atteindre la sobriété énergétique : en finançant une meilleure isolation des bâtiments, des crédits d’impôts pour les entreprises vertueuses, la construction de centrales hydroélectriques sur les côtés…

À lire : les économies d’énergie méprisées par les politiques (sur Reporterre)

3-Le nucléaire N’EST PAS une énergie stable/constante

C’est vrai : une éolienne ne tourne que lorsqu’il y a du vent. Alors qu’une centrale nucléaire ne dépend pas de la météo…

MAIS, une centrale est très sensible aux événements climatiques extrêmes : inondations, canicules, tempêtes. Or, ces événements vont se multiplier avec le changement climatique.

À lire : Fragilisé par la sécheresse et le Covid, le nucléaire a besoin du charbon (sur Reporterre)

J’ajoute qu’une centrale hydroélectrique est aussi stable qu’une centrale nucléaire.

La sécurité nucléaire, de moins en moins fiable ? Récemment, un cadre de la centrale du Tricastin a dénoncé au journal Le Monde, une « politique de dissimulation » d’incidents de sûreté de la part d’EDF. Des enquêtes et documentaires évoquent aussi le manque flagrant de protection des centrales françaises et américaines contre un éventuel attentat terroriste.

4-Le nucléaire nous rend dépendant d’ÉTATS CORROMPUS

Pour importer de l’uranium, nous dépendons d’États comme le Niger, le Kazakhstan et la Namibie.

Et nous dépendons toujours de la Russie pour stocker nos déchets nucléaires, alors que l’État avait promis de ne plus en envoyer vers ce pays.

5-Le nucléaire est DE PLUS EN PLUS CHER

Les industriels du secteur ne cessent de répéter que le nucléaire coûte près de 2 fois moins cher qu’une électricité sortie de centrales à charbon. Ce chiffre est faux car il se base uniquement sur les factures d’électricité et ne prend pas en compte les subventions publiques reçues par le secteur du nucléaire (et payées par vos impôts).

J’ajoute que l’énergie nucléaire est de plus en plus chère à produire :

  • les centrales vieillissent : leur coût d’entretien augmente…

Pour info : la centrale nucléaire de Beznau est en activité depuis 1969 et a dépassé les 50 années d’activité. Quand elle a commencé à fonctionner, Georges Pompidou était Président de la République. Elle est la plus ancienne centrale en activité du monde.

  • les centrales vieillissent et leur rendement diminue,

Pour info : 70 % de l’énergie nucléaire libérée est gaspillée. Seule 30 % est convertie en électricité. En comparaison : une centrale hydroélectrique possède un rendement moyen de 70 % (source).

  • les nouvelles générations de centrales (type EPR) ont coûté des milliards en R&D et ne sont pas encore rentables.

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la Cour des Comptes en 2014 et en 2016.

J’espère que ces arguments vous auront aidé. Aidez-moi dans les commentaires à les améliorer !

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