Nous passons la majorité de notre temps de loisirs devant un écran. Et nous avons de plus en plus de mal à occuper nos gosses sans « béquille électronique »… sauf si vous lisez ce qui suit.
Non, les loisirs ne se limitent pas à switcher d’un réseau social à l’autre, bindewatcher des séries, jouer en ligne ou écouter un(e) playlist/podcast. La preuve par 6.
[toc]Pourquoi réapprendre à jouer est essentiel ?
Dans un contexte où les déplacements et les loisirs électroniques seront limités, l’ennui risque de s’installer et, avec lui, le chaos : lorsqu’on ne sait pas quoi faire, on fait des bêtises, on ressasse des idées noires, on se dispute. Pour se convaincre des dangers de l’ennui, il suffit d’étudier le comportement de gosses désœuvrés : ils en viennent immédiatement aux “jeux de mains, jeux de vilains”.
De plus, les jeux et les histoires restent le meilleur moyen de transmettre des savoirs, aux gosses comme aux adultes. Contes, légendes, mythes, religions… sont avant tout des façons de transmettre des valeurs et d’enseigner les règles de vie en communauté.
Le jeu est aussi une façon de garder l’esprit vif malgré l’âge, de faire marcher sa tête.
C’est enfin une excellente façon de renforcer les liens entre les membres d’une famille ou d’une communauté (les fameux aprèm team-building dans un parc d’accrobranche sont la mise en application post-moderne de cet adage). On se met autour d’un jeu, on discute, et, sans s’en rendre compte, on construit du lien.
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1-Les loisirs fondamentaux
Nous les connaissons tous, même si nous les pratiquons de moins en moins : se balader, lire, écrire, dessiner, peindre, chanter, danser et jouer d’un instrument de musique… Les loisirs sont à la fois inutiles et fondamentaux à notre équilibre psychologique, car ils permettent de nous exprimer, voire de nous extraire de nous-même.
Que faire si votre gosse déboule au salon en râlant « je m’ennuiiiiiiii » : téléchargez immédiatement cette « boite à je m’ennuie » conçue par mylittlekids.fr et demandez-lui de choisir une activité ! Ouf…
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2-Pions, dés et cartes : back to basics
“Un dé = d’infinies possibilités” affirme l’adage des ados nerds à lunettes. Ayez toujours de quoi jouer à portée de la main (chez vous, en voiture, dans votre Bug Out Bag) : un jeu d’échec ou de dames vous occupera des milliers d’heures ; 2 jeux de 54 cartes vous permettront de découvrir plus de 100 jeux différents, tout comme une paire de dés à 6 faces.
Le + : construire soi-même un plateau de jeux d’échecs et de dames. Pour un jeu d’échecs, il vous faudra un plateau de 64 cases (8 de long, 8 de large). Pour un jeu de dames, c’est un plateau de 100 cases (10×10)… mais, dans la version saxonne (allemande, anglaise, russe…) on retrouve le plateau de 64 cases ! Privilégiez donc ce dernier format. Quant aux pièces, le simple fait de les tailler dans le bois vous occupera déjà quelque temps !
3-Pour les gosses : des jeux éducatifs
L’apprentissage par le jeu est essentiel à la découverte de la vie en communauté (partager, accepter de perdre…) et au développement intellectuel d’un enfant (calcul, logique). C’est une des formes de stimulation cognitive les plus efficaces. Malheureusement, les systèmes scolaires occidentaux ont progressivement réduit la part de jeu dans leurs programmes. Voici l’occasion de lui redonner la place qu’il mérite.
Parmi les jeux éducatifs “durables”, on peut trouver les jeux de construction libres type Kaplas en bois, les puzzles auto-réalisés (on peint sur un carton, on découpe le carton, on a un puzzle), la poterie (la terre glaise pour remplacer la pâte à modeler), écrire une lettre, raconter des histoires (et pas seulement les écouter), faire la cuisine en respectant une recette,
apprendre à reconnaître un arbre ou une plante depuis une image, mimer ses émotions, s’ennuyer aussi…
4-Sports : balles et ballons
Les jeux de balle et ballon que nous connaissons ne sont que des variantes de 7 jeux d’enfants pratiqués au moyen-âge :
- les quilles (ou chamboule-tout, ancêtre du bowling),
- le jeu de boule (qui donna la pétanque et ses variantes),
- la balle au pied (le fotebal médiéval, aussi nommé “jeu de soule”),
- la balle au panier (ancêtre du basketball),
- le ballon prisonnier ou jeu de la bombe (qui ont donné le rugby et le handball),
- le jeu de paume (ancêtre du tennis),
- la balle au bâton (ancêtre du cricket qui vient de krik (bâte en flamand) et du baseball).
Pour vous inspirer, on vous recommande la série « Sports d’ailleurs« , et notamment l’épisode sur les Highland games, à base de lancé de rochers et de troncs d’arbres !
5-Jeux de veillée
Voilà 6 activités de base autour desquelles construire des dizaines de jeux :
- le sac à histoire : on écrit 50 mots sur des bouts de papier placés dans un sac. Le premier joueur introduit l’histoire et, à tour de rôle, chaque participant titrera un mot autour duquel il poursuivra l’histoire.
- les jeux d’enquêtes : créer une enquête simple avec plein de rebondissements. Pour vous aider, rendez-vous sur le site d’Hercule Poivron qui fournit un livret pédagogique, des petits textes, des illustrations autour d’une thématique naturelle).
- le baccalauréat : on fixe un thème et une lettre, et chaque joueur doit trouver un mot commençant par cette lettre.
- qui rit perd : chaque joueur raconte une blague et le premier membre de l’assistance qui rit a perdu.
- les devinettes : un joueur pense à un mot que les autres doivent découvrir en posant des questions auxquelles on ne peut répondre que par oui ou non.
- mensonge ou vérité ? : à tour de rôle, chacun raconte une anecdote. Les joueurs doivent découvrir s’il s’agit d’une histoire vraie ou inventée.
- devine la chanson : un joueur fredonne une chanson dont les autres doivent deviner le titre et l’auteur.
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6-Jeux de rôles
Pas besoin d’être un geek pour apprécier un bon jeu de rôle capable de nous faire visiter d’improbables univers. Pour les profanes, rappelons qu’un “jeu de rôle papier” est une histoire dont les participants sont les héros, sous les indications du maître du jeu, qui raconte l’aventure et applique les règles. Parmi les plus connus, on trouve Donjons et Dragons, In Nomine Satanis ou l’Appel de Cthulhu. Vous manquez d’inspiration ? Pas de panique : une bonne cure de The Magic Sword (le premier film de héroïc fantasy, réalisé en 1962), devrait vous remettre les idées au clair.
Mais, avant de parvenir à créer un tel univers, de longues heures de travail vous attendent (chic chic chic !).
Pour tout savoir, on vous recommande ce Thread par les gars de la chaine Youtube « Après l’Effondrement«
[Jeu de Rôle] – Vous êtes nombreux à n’avoir jamais eu l’occasion (par opportunité ou méconnaissance) de jouer un JDR papier 👀
Je vous propose de découvrir un peu comment fonctionne ce type de jeu et pourquoi ils sont totalement jouissif 🎲 #MiniThred 1/22 pic.twitter.com/6U4fOooEZn— Après l’Effondrement (@AEffondrement) April 17, 2020
Et si vous voulez en savoir plus, voici de quoi vous guider dans votre quête de connaissances et réussir les 4 épreuves :
- Poser le décor, l’époque, le contexte.
- Fixer les règles, ou le “manuel du joueur”.
- Définir un système de jeu simple.
- Imaginer les épreuves que devront traverser les joueurs au fil de leur aventure.
Le “manuel du joueur” est la pièce de résistance d’un jeu de rôle. On y trouve les cadres dans lesquels chaque personnage va être fabriqué. On parle ici des points de vie, des caractères (force, intelligence, rapidité), des pouvoirs, compétences, races et métiers. Puis, vous attribuez une “valeur” à chaque élément.
Pour vous simplifier la vie : définissez 6 caractéristiques par personnage, puis attribuez, pour tout le monde, 12 points à chaque caractéristique (force 12, sagesse 12…). La seule chose qui distinguera un personnage d’un autre sera 1 unique point supplémentaire que vous attribuerez à l’une ou l’autre caractéristique. Au total, chaque joueur disposera de 73 points. Il faut ensuite faire de même avec les compétences. Puis définir les règles de combat et de soin (récupération, potions, sortilèges).
Au fil du temps, on a vu augmenter la complexité des “systèmes de jeu” (la méthode de calcul de la réussite des actions selon le résultat d’un lancé de dé et des aptitudes du personnages). Ils exigent désormais des dés spéciaux à 10, 20 voire 100 faces ! Mais, dans une démarche autonome et durable, nous vous recommandons de vous limiter à un système utilisant un ou deux dés classiques à 6 faces. Pour construire un système de jeu, il faut être un peu matheux.
Allez, amusez-vous bien !