UFO 50 : une collection de retro-gaming qui remet à leur place les jeux-vidéo modernes
Sorti en 2024 après huit ans de développement, UFO 50 est un projet atypique dans le paysage vidéoludique. Dirigé par Derek Yu, créateur du célèbre Spelunky, et développé par une équipe de six créateurs indépendants, le jeu regroupe 50 titres originaux. Mais ici, pas de mini-jeux façon Mario Party : chaque jeu est complet, avec son gameplay, sa progression et son univers propre. Tous sont imaginés comme des titres issus d’une console fictive des années 80, la Laser X, conçue par un studio tout aussi fictif, UFOsoft.
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Retro-gaming low-tech
Visuellement, ils adoptent un style pixel art rétro, volontairement daté, avec une palette de 32 couleurs et des contrôles simplifiés (croix directionnelle + 2 boutons). L’idée : recréer une réalité alternative du jeu vidéo, avec ses mascottes funky, ses influences à peine voilées (Zelda, Metroid, Ghost & Goblins…), et ses contraintes techniques assumées.
Mais là où UFO 50 surprend, c’est dans sa philosophie de design. Les jeux sont volontairement peu expliqués, sans tutoriel moderne. Le joueur est invité à découvrir les mécaniques « à l’ancienne », par l’expérimentation, l’erreur, l’observation. Cette difficulté d’accès peut dérouter, mais elle reproduit fidèlement l’expérience des jeux des années 80 et offre un plaisir rare aujourd’hui : comprendre un jeu par soi-même.
Derrière cet aspect retro-gaming se cachent pourtant des idées étonnamment modernes. Plusieurs titres intègrent des mécaniques avancées : génération procédurale, deck-building, gestion de ressources, métroidvania… Le dungeon crawler Valbrace mêle exploration à la première personne et combats dynamiques à la Punch-Out, tandis que Party House détourne le deckbuilding façon Balatro pour en faire un simulateur de soirée délirant. Ces anachronismes volontaires rendent hommage à l’évolution du game design tout en jouant avec ses limites historiques.
Vous connaissiez UFOsoft ?
Ce qui impressionne le plus, c’est la cohérence globale du projet. UFO 50 n’est pas qu’un patchwork de jeux : il raconte l’histoire fictive d’un studio, UFOsoft, avec ses succès, ses échecs, ses évolutions techniques et mécaniques. Des liens subtils relient les jeux entre eux : suites directes, mécaniques reprises et améliorées, clins d’œil, personnages récurrents… jusqu’à un 51e jeu caché qui dévoile la fin de l’aventure du studio.
UFO 50 devient ainsi un véritable musée interactif du jeu vidéo rétro-gaming. C’est un cabinet de curiosités ludiques, une réflexion sur le game design, et une lettre d’amour aux créateurs marginaux. Oui, tout n’est pas parfait : certains jeux sont frustrants, d’autres inégaux. Mais l’ensemble constitue une œuvre singulière, généreuse et incroyablement riche pour quiconque s’intéresse à l’histoire et aux mécaniques du jeu vidéo.
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