Faut-il croire au catastrophisme éclairé des collapsologues ou sont-ils de dangereux manipulateurs ? Rapide FAQ.
D’abord, c’est quoi l’effondrement ? La fin du monde ?
Non. L’effondrement de la société industrielle (car c’est de cela que parle la collapsologie), c’est ce qui se passe lorsque les structures politiques, sociales et économiques d’une société cessent progressivement de fonctionner et que sa population ne peut plus compter que sur elle-même pour subvenir à ses besoins de base (l’alimentation, l’énergie, la santé, l’éducation).
Lire aussi : La collapsologie définie par les collapsologues
La collapsologie, c’est cette pseudo-science qui provoque de la détresse chez les gens pour les rallier à leurs théories écologistes sectaires ?
On reproche aux collapso d’utiliser des éléments scientifiques de manière sélective pour soutenir leur vision de l’effondrement. On leur reproche de manipuler les données pour créer une vision alarmiste et pessimiste.
MAIS… Si quelqu’un frappe à votre porte pour vous avertir que l’immeuble est en feu, qu’est-ce qui est toxique et angoissant ? Le voisin, où l’incendie ? On dénonce le messager, mais c’est le message qu’il faut regarder. À quoi cela sert de claquer la porte au voisin en lui disant qu’il nous fait peur ? À quoi ça sert de qualifier des militants d’éco-terroristes, alors qu’ils ne font que porter un message ?
Dire que nous vivons dans une économie zombie, qui dépend de 550 milliards d’euros de subventions publiques, et que cet argent public – notre argent – profite majoritairement aux milliardaires… c’est un discours de vérité, fondé sur des faits, qui parle autant aux gilets jaunes qu’aux écolos.
La collapsologie est une secte !
Les collapsologues, notamment Pablo Servigne, auraient des adeptes, soumis par une forme de sujétion psychologique. Les collapso exploiteraient leurs peurs, en les poussant à adopter une vision du monde centrée sur la menace d’un effondrement imminent. Mais aussi en les amenant à rejeter l’innovation technologique et à privilégier un retour vers les modes de vie du passé.
Eh bien non : ni gourou, ni ashram, ni vol des « adeptes ». Les défenseurs de la collapso veulent surtout secouer les consciences et alerter sur les défis environnementaux et sociétaux actuels. Leur message vise à inciter à la coopération et au partage pour bâtir un avenir plus durable.
Les collapsologues sont défaitistes !
On leur reproche de propager un sentiment de défaitisme et de minimiser les capacités humaines à s’adapter et à trouver des solutions face aux défis. En cela, les collapso décourageraient l’innovation et la recherche de solutions constructives.
MAIS… Plutôt que de se contenter de chercher des « solutions technOptimistes » hypothétiques, pourquoi ne pas AUSSI travailler à s’adapter aux changements réels ? Les collapso ne sont pas défaitistes. Les utopistes, ce sont les techno-solutionnistes !
Le discours collapso est voué à l’échec parce qu’il est décroissant et que les gens ne veulent pas entendre parle de décroissance. La preuve : ils sont moins de 5 % à voter écolo !
Faire croire que l’on va « dépolluer » la croissance, la « décoreller » de la destruction du vivant est une fable. Un mensonge. La croissance propre n’existe pas. Mais c’est le message prôné par toutes les industries et les gouvernements qu’elles influencent – notamment grâce aux cabinets de conseils qui conseillent l’État alors qu’ils sont actionnaires de ces entreprises ! Le conflit d’intérêt est pattant !
Les seuls qui affirment que la technologie va nous sauver sont les personnes qui ont un intérêt financier dans ces technologies. Ils font ça pour l’argent, sans y croire vraiment, puisqu’en même temps, ils s’organisent des plans de sauvetage et se creusent des bunkers (lire ici).
En 2016-2017, les industries de l’énergie fossile ont reçu 43 milliards d’euros, soit 71% de l’ensemble des investissements bancaires dans l’énergie. Pendant ce temps, les énergies renouvelables ont reçu 2 % du financement.
En réalisé, il y a une confusion entre les progrès de l’humanité et le progrès technologique.
Par ailleurs, décroissance ne veut pas dire récession violente, mais une réduction concertée de la production industrielle afin de la ramener dans les limites planétaires (pour en savoir plus, lire ici).