Halte au « tourisme » : il faut changer notre conception du voyage !

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Le CamperBike de Kevin Cyr

Le tourisme de masse a un impact insoutenable et insupportable sur l’environnement et les communautés locales. Il est temps de repenser notre manière de voyager et de privilégier les voyages durables !

« Qu’est-ce qu’on va chercher là-bas que l’on ne trouve pas ici ? » se demande Rodolphe Christin, sociologue du voyage. Pour lui, voyager est devenu une façon de fuir une vie invivable, désagréable. On s’enfuit. Et c’est bien là le problème.

Son idée ? « On pourrait consacrer notre temps libre à réparer le monde« , plutôt que dans un farniente ensoleillé. Nous sommes vraiment aux antipodes des imaginaires touristiques contemporains.

Pour commencer : une brève histoire du tourisme

C’est autour de 1840 que Thomas Cook organise les premiers voyages en Europe pour l’aristocratie britannique. Il reprend ici l’idée du « Grand Tour« , un voyage d’éducation artistique de l’aristocratie, pratiqué au XVIIe siècle. Un voyage qui forme la jeunesse, et lui permet de se familiariser avec le patrimoine culturel occidental, en particulier italien. Seule différence – et de taille – Cook y ajoute des stations balnéaires, thermales et de montagne, histoire de se refaire une santé.

Dès la fin de la seconde Guerre mondiale, qui coïncide avec la révolution automobile (merci la guerre) et les congés payés (merci la grève), le tourisme de masse prend son envol. Aujourd’hui, on ne conçoit plus de vacances sans voyage dépaysant, voire exotique. Des pays entiers dépendent du tourisme pour survivre, notamment l’Égypte, la Grèce, mais aussi la France ! 

Un luxe qui détruit la planète

Le tourisme de masse, organisé à coup d’avions low-cost a un impact environnemental majeur : pollution de l’air, de l’eau et des sols, déforestation pour construire des resorts, perte de biodiversité…

Sans parler de l’impact négatif sur les communautés locales qui subissent une hausse des prix, une dégradation de leurs infrastructures et la disparition (ou marchandisation) de leur culture traditionnelle.

Quelques chiffres (source) :

  • Un seul vol transatlantique peut émettre autant de CO2 qu’une voiture pendant un an.
  • Le tourisme représente 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
  • La construction de nouveaux hôtels est responsable de la déforestation de 12 millions d’hectares par an.

Des quotas de touristes pour réguler les flux ?

Des quotas touristiques ont récemment mis en place dans certaines destinations pour limiter l’affluence et préserver les sites.

Par exemple :

  • Le Machu Picchu, au Pérou, a mis en place un quota de 400 visiteurs/jour.
  • La Grande Barrière de Corail (Australie) a mis en place un quota de 12 000 visiteurs/jour.
  • Les îles Galapagos, en Équateur, ont mis en place un quota de 120 000 visiteurs/an.

Selon certains les quotas auraient permis de réduire les incivilités et les dégradations. Mais d’autres, comme Rodolphe Christin, estime que les quotas ne résolvent pas les problèmes de surtourisme (lire ici). Il vaudrait mieux repenser notre manière de partir en vacances.

Priorité au voyage, plutôt qu’au tourisme

Il est temps de réapprendre à voyager. À parcourir un chemin et faire des détours. Pour aller où ? Nulle part et partout ! Que l’arrivée soit ici ou là, au fond, peu importe ! L’essentiel n’est plus la destination. C’est l’expérience du routard. La micro-aventure, la promenade, le sentier de grande randonnée, l’euro-véloroute, le géocaching, le radeau, la colline, le bras de mer, puis le couch-surfing, le gîte, le bivouac… L’ailleurs, quoi.

Pour dire bye-bye au tourisme et renouer avec l’esprit du voyage, une stratégie en deux temps est possible.

D’un côté, il serait nécessaire d’instaurer des quotas de vols (Jean-Marc Jancovici a ainsi proposé une limite de 4 trajets en avion sur toute une vie).

De l’autre, il s’agit de développer de nouveaux lieux attractifs pour éviter la concentration excessive sur certains sites.

Mais, en fin de compte, la question essentielle est plus celle des imaginaires qu’un problème de quotas. C’est justement la question que pose le magazine Low-Tech Journal, dans son hors-série sur les « voyages sans pétrole ni électricité« .

On peut y lire cet appel : « Bon sang mais qu’attend-on pour en finir avec le conso-tourisme ?! Marre de cet imaginaire de conquistadors en tongs et de néo-colons en bikini ! Non, la bagnole c’est pas la liberté ! James Dean is dead, baby. Halte aux “semaines sans prise de tête à deux heures de charter” ! Vous les avez vus, les parcs à thème et les complexes hôteliers désertés neuf mois sur douze ? Les hot spots artificialisés, surfréquentés, pollués ? Massacreurs de biodiversité ! Accélération, destination, consommation… pièges à con !« 

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