Fast-fashion : du champ à la penderie, quel impact environnemental pour la mode ?

crédit photo @Justine Meddah

Chaque année, plus de 100 milliards de vêtements sont vendus dans le monde, une augmentation de 60% par rapport à il y a 15 ans. Nous allons explorer en détail le cycle de vie des vêtements, mettant en lumière les conséquences néfastes de la fast-fashion sur l’environnement.

Matières premières polluantes

L’obtention des matières premières, telle que le coton, constitue une source majeure de pollution. La culture intensive du coton nécessite des quantités massives d’eau, avec une empreinte allant de 4 000 à 10 000 litres par kilogramme de textile en coton. Cette surconsommation d’eau entraîne des conséquences dramatiques, comme illustré par l’exemple de l’Ouzbékistan, où la diversion des cours d’eau pour irriguer les champs a provoqué la détérioration de la mer d’Aral et des impacts sur les communautés locales.

Par ailleurs, l’utilisation généralisée de pesticides dans la culture du coton soulève des préoccupations environnementales et sanitaires, avec des produits contenant des dérivés de l’arsenic, nuisibles à la santé des travailleurs et à la biodiversité.

Les fibres synthétiques, telles que le polyester, le nylon et le polyuréthane, dérivées du pétrole, représentent une autre facette de cette problématique. La production massive de polyester, nécessitant près de 70 millions de barils de pétrole par an, contribue significativement aux émissions de CO2 et au réchauffement climatique.

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Transformation toxique

La phase de production des textiles elle-même présente des défis, avec une empreinte carbone élevée résultant de l’utilisation d’énergie dans le processus de transformation. Les substances toxiques utilisées, telles que les PFAS (produits chimiques « éternels ») dans certains tissus techniques, génèrent des préoccupations environnementales.

Les méthodes de teinture des tissus soulèvent également des inquiétudes, avec des pigments synthétiques contenant souvent des métaux lourds, du formaldéhyde et des phtalates. Les rejets de ces substances dans les eaux usées contribuent à la pollution des cours d’eau, illustrée par des cas tels que la rivière Li en Chine.

Réglementation et défis

Bien que le règlement européen REACH, en vigueur depuis 2007, vise à sécuriser l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie de la mode, des lacunes subsistent. Environ 32% des substances chimiques produites ou importées dans l’Union européenne ne respectent pas la réglementation REACH, selon le Bureau européen de l’environnement.

Impact du transport

Le transport des vêtements, souvent mondialisé pour répondre aux exigences de la fast-fashion, contribue significativement aux émissions de CO2. Malgré l’utilisation fréquente du transport maritime, les besoins de rapidité imposés par la fast-fashion conduisent parfois à l’utilisation de moyens plus polluants, comme le transport aérien.

Entretien et fin de vie

L’impact environnemental des vêtements persiste tout au long de leur utilisation. Les lavages fréquents des vêtements, particulièrement ceux en fibres synthétiques, libèrent des microplastiques dans les océans, constituant une menace pour la biodiversité marine.

L’entretien des vêtements, représentant près de la moitié de leur impact environnemental, est également lié à la consommation d’eau et d’énergie. À titre d’exemple, 12 % de l’eau consommée chaque année dans les foyers français est attribuée à la seule machine à laver. Cela représente 14 000L d’eau par an soit l’équivalent de ce que l’on boit sur 12 années. Les produits chimiques contenus dans les lessives contribuent également à la pollution de l’eau, avec des effets néfastes sur la vie aquatique.

Fast-fashion : quelles perspectives ?

En plus des défis environnementaux, l’industrie de la mode fait face à des préoccupations sociales, avec des conditions de travail précaires dans certaines régions. Malgré l’impact négatif, l’industrie génère 1 million d’emplois dans le monde, incitant certains pays à maintenir des salaires très bas pour attirer les investisseurs.

Pour faire face à ces défis, l’industrie de la mode doit se réinventer, en optant pour des matières premières moins polluantes et des pratiques de production plus durables. Du côté des consommateurs, la réduction de la consommation et l’achat responsable sont essentiels pour contribuer à un changement positif.

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