Non, la contraception ne se limite pas à la pilule pour madame et la capote pour monsieur. Heureusement, il existe des méthodes de contraception masculine, à la fois naturelles, efficaces et adaptées à un environnement low-tech !
En guise d’intro, permettez-moi de vous déconseiller la fameuse technique du retrait (je ne vous fais pas de dessin). Certes, elle est naturelle, mais son taux d’échec est très élevé : 25 %. En gros, on se rate une fois sur 4. Un couple qui fait crac-crac 8 fois par mois – la moyenne des français – prend le 2 fois le risque d’une grossesse non-désirée. C’est chaud quand même !
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La contraception masculine : un tour d’horizon
Pour les hommes, le choix ne se borne pas à « tu préfères mettre une capote ou subir une vasectomie ? »… ce qui équivaut à décider si tu préfères vivre avec une jambe en bois ou des dents en mousse.
Alors, oui, l’industrie pharmaceutique s’intéresse peu à la « pilule masculine ». « La pilule est avant tout un symbole d’émancipation pour les femmes« , explique la sociologue Alexandra Roux, dans sa thèse sur la contraception. Selon elle, les femmes n’ont pas confiance dans leur partenaire pour leur éviter des grossesses non-désirées, dont elles seraient les seules à subir les conséquences. Bref, aux femmes on parle de pilule et aux hommes de Viagra.
Pour autant, les industriels ne lâchent pas l’affaire d’un contraceptif masculin.
Ils testent actuellement une méthode de contraception sous forme d’injection. Pour faire simple, on parle d’une « vasectomie chimique réversible » : on bouche le canal déférent (par lequel passent les spermatozoïdes) avec du Vasalgel (vas-y vasa ?). Un bouchon qui peut être retiré aisément par une seconde injection.
Cette méthode est en fait copiée sur le RISUG, inventé par un chercheur Indien… en 1979, mais bloquée par le gouvernement indien pour d’obscures raisons.
Si j’étais complotiste, je penserais que vendre aux femmes une plaquette de pilules chaque mois rapporte quand même plus aux industriels que de faire une injection tous les ans… mais bon, on va pas non plus… hein, noooon. Ou pas ?
Actuellement, cette méthode est en phase de test sur des primates. Pour en savoir plus, c’est par ici.
À écouter : pour tout comprendre à la question de la contraception masculine, je vous recommande ce podcast d’Arte Radio, intitulé Les Bijoux de famille, présenté par Benoît Bories.
La contraception thermique : l’alternative low-tech efficace
Nous en arrivons enfin au cœur de notre sujet : la contraception masculine non-médicamenteuse.
Concrètement : on va remonter les testicules à l’intérieur du corps, où la température est de 37°C.
Il suffit de les maintenir à cette température pendant 15h par jour pendant 3 mois pour réduire à zéro la production de spermatozoïdes (la spermatogenèse). Et ce sans altérer la libido de môssieur !
Mais comment se remonte-t-on les boules ? Il existe deux méthodes… dont aucune n’est reconnue par l’OMS.
1-On enfile un slip contraceptif (dit slip troué, boulocho ou “remonte-couilles toulousain”) créé dans les années 80′ par le Dr. Roger Mieusset de l’hôpital Paule de Viguier à Toulouse. Pour tout comprendre, je vous recommande Cœur des zobs, le tuto graphique du dessinateur Bobika.
Devant le désintérêt de l’industrie, les hommes se sont mis à fabriquer leurs propres slips, lors d’ateliers de couture. Mais on trouve aussi des tutos sur le site du Boulocho. Pour s’en procurer des pré-fabriqués, une seule solution : prendre rdv avec le Doc Mieusset !!!
2-On passe un anneau pénien dit Androswitch (37 €) créé par l’infirmier français Maxime Labrit. Ce dessin vous en dira bien plus qu’un long paraphe (il est issu d’une B.D explicative).
Pour en savoir plus sur le sujet, je vous recommande ce topo très complet.
Les hommes menacés de stérilité. Dans un essai, les chercheuses américaines Shanna H. Swan et Stacey Colino, expliquent que le nombre de spermatozoïdes actuellement produits dans les pays occidentaux a chuté de 60 % par rapport aux années 70. Si la trajectoire se poursuit, la plupart des hommes seront stériles vers 2045. En cause ? La présence de phtalates et de bisphénol A dans notre alimentation, et notamment dans le placenta des mères.