En juillet 2021, le Canada a pulvérisé son record de température : 49,6°C pendant 3 jours à Lytton, une région au climat comparable à la Normandie.
Cette vague de chaleur est la plus puissante qu’ait connu le Canada depuis… que le service de statistiques météo canadien ait été fondé, en juillet 1937 !
Le désert de Lytton
Lytton est une petite ville de Colombie-Britannique. « Un pays boisé, jouissant normalement d’un climat maritime plutôt frais, décrit le photographe québécois Philippe Gauthier. Les chaleurs dignes des déserts tropicaux ne sont pas censées y exister ».
Or, 3 jours à 50°C… c’est une chaleur de désert ! Et on ne l’avait jamais connue si loin au Nord du globe.
Le Canada se situe en effet au 50è parallèle. Sachant que la Normandie ne se situe qu’autour du 45è parallèle Nord… vous imaginez que le risque est encore plus grand de subir une vague de chaleur comparable d’ici peu.
Des canicules plus nombreuses et plus dures
Évidemment, les scientifiques refusent d’attribuer directement cet « événement météorologique » au changement climatique. En revanche, ils affirment que de tels événements ont fortement augmenté à cause du changement climatique anthropique*.
Ainsi, Météo-France – qui recense les vagues de chaleur en France depuis 1947 – considère que la fréquence et l’intensité de ces événements ont augmenté au début des années 1980.
La preuve : la France a connu 43 vagues de chaleur depuis 1947. Mais elle a connu autant de vagues de chaleurs entre 1960 et 2005 (en 45 ans) qu’entre 2005 à 2020 (en 15 ans) !
De plus, le changement climatique augmente la fréquence des vagues chaleur en Europe depuis une vingtaine d’années : 2003, 2010, 2015, 2017, 2018, juin et juillet 2019…
Sans changement drastique de nos modes de vie ces canicules et leur intensité devraient doubler d’ici 2050.
Autre chiffre parlant : le nombre annuel de jours de vague de chaleur pourrait passer de 5 à 25 jours d’ici 2100.
Chaleurs mortelles
Ces vagues de chaleur font partie des extrêmes climatiques les plus préoccupants pour nos sociétés vulnérables.
Leurs conséquences ne seront pas seulement terribles pour les cultures – probablement détruites – les feux de forêt ou pour les systèmes électriques, poussés à leurs limites.
Elles le seront aussi pour les habitants de la région touchée.
En effet, les canicules représentent un risque important pour la santé humaine et peuvent être mortelles.
Pourquoi les vagues de chaleur mettent notre santé à l’épreuve ? Parce que notre corps doit rester à 37°C et doit fournir beaucoup d’efforts pour le maintenir à cette température. S’il n’y arrive pas, cela cause des effets cardiovasculaires, sur la respiration, le cerveau ou même des naissances prématurées…
Conséquences : un jour de température extrême, le risque de décès est 4 fois plus important qu’un jour normal. Ce qui peut se traduire par le slogan suivant « +2°C double le risque de mortalité ».
Le saviez-vous ? L’architecture haussmannienne qui est l’apanage de métropoles française (Paris, Lyon, Bordeaux…) a été conçue pour conserver la chaleur ! Pas vraiment ce qu’il y a de mieux, en l’état, compte tenu des perspectives climatiques. Heureusement, il existe des solutions simples et low tech pour rafraîchir les villes pendant les vagues de chaleur, réduire les inondations, éliminer les polluants et stimuler la biodiversité. Je vous en parle ici.
*anthropique = causé par l’humanité.