Présents tout autour de vous, les PFAS sont nocifs et inaltérables. L’industrie, informée, a gardé le silence sur ses dangers pendant 50 ans. Aujourd’hui, nous sommes tous pollués.
C’est un fait : les industriels de la chimie 3M et DuPont ont volontairement caché la toxicité des PFAS (per & polyfluoroalkylées), comme le révèle une étude scientifiques menée par l’université de Californie.
Ces substances, présentes dans de nombreux produits (poêles, emballages, vernis) sont toxiques et persistent dans l’environnement pendant des milliers d’années.
Les fabricants étaient au courant de leur dangerosité depuis les années 1970, mais ont choisi de dissimuler ces informations.
Un ami de l’industrie
Depuis les années 1940, ces produits chimiques ont permis aux industriels de fabriquer en masse des objets antiadhésifs, antitaches et imperméables que ce soient les poêles en Teflon, ou les textiles Gore-Tex. Des milliards d’objets en contenant sont en circulation : tapis, batteries de véhicules électriques, traitements contre l’acné, emballages de frites et même fil dentaire…
Les PFAS constituent une « inaltérable chaîne d’atomes de carbone et de fluor synthétisée par la chimie du XXe siècle » et dont la persistance dans l’environnement est quasiment infinie : la nature ne peut les détruire. On les appele, les forever chemicals.
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Révélations
Les chercheurs ont analysé des documents internes de DuPont et 3M allant de 1961 à 2006. Obtenus par à l’avocat Robert Bilott, connu pour sa lutte contre les PFAS, ces documents révèlent que DuPont et 3M étaient conscients des risques liés aux PFAS bien avant que le grand public n’en soit informé. Malgré cela, ces entreprises ont choisi de garder secrètes ces informations, mettant ainsi en danger la santé humaine et l’environnement.
Des recherches ont révélé que les composés perfluorés (PFAS) pourraient engendrer des malformations congénitales, des tumeurs malignes, des perturbations endocriniennes et des problèmes de reproduction. Malgré ces constatations, DuPont et 3M ont gardé ces conclusions confidentielles et ont même induit en erreur leurs employés et le grand public quant à la nocivité des PFAS. Rendez-vous compte : en 1980, ils ont déclaré que l’acide perfluorooctanoïque, l’un des éléments de la famille des PFAS, était aussi anodin que le sel de table !
Cette dissimulation a de graves répercussions, notamment la présence généralisée des PFAS, qui se retrouvent désormais dans tous les recoins, y compris nos veines et jusqu’à la peau des ours polaires du Groenland. Les chercheurs fondent l’espoir que ces révélations inciteront les nations à adopter une approche prudente dans la réglementation des produits chimiques.
En France, une proposition de loi visant à limiter la contamination aux PFAS a été examinée par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, mais elle a été vidée de sa substance par la majorité. Cela soulève des inquiétudes quant aux mesures prises pour protéger la population de l’exposition aux PFAS.
À voir : Dark Waters, le film qui met en scène le combat de Robert Bilott.