L’icône du désastre des mers

Icons of the Seas
Icons of the Seas

La compagnie américaine Royal Carribean vient de dévoiler le plus gros paquebot du monde nommé Icon of the Seas. Avec ses 365 mètres de long et ses 250 000 tonnes, ce monstre des mers renforce un contexte socio-écologique en tension.

 

La démesure en vogue

Avec 2 milliards de dollars, Royal Carribean a érigé un colosse de 20 étages pouvant accueillir 10 000 personnes. À bord, le croisiériste aura le choix entre 40 options pour manger et boire, 7 piscines – dont l’une la plus grande jamais construite sur un navire – et 28 types de cabines différentes. Selon Jay Schneider, directeur de l’innovation produit, ” le navire est conçu pour éviter de se sentir surpeuplé“. C’est davantage l’empilement que perçoit The Guardian en comparant le bateau à des “lasagnes humaines”.

Construit en Finlande, l’Icon of the Seas mettra le cap vers la mer des Caraïbes à partir de janvier 2024. Parmi les escales prévues, Coco Cay, une île privée aux Bahamas appartenant au propriétaire du vaisseau. Les réservations sont complètes jusqu’en 2026.

 

Qui reste à quai ?

Ceux et celles qui n’embarquent pas sont lucides et/ou activistes. À 1 500 dollars par personne pour une semaine, il est plus sage de se ranger du côté des militants. Comme ces citoyens marseillais qui ont bloqué en 2022 l’arrivée de paquebots de croisières dans le port de Marseille. L’année dernière, ils saisissaient la justice pour mettre fin aux pollutions mortelles qu’émanent les bateaux. En effet, les 2/3 des navires continuent à faire tourner leurs machines à quai pour alimenter les activités à bord. Résultats, particules fines, oxyde d’azote et dioxyde de soufre, tous potentiellement cancérigènes, impactent la qualité de l’air des ports lors de leurs escales.

 

L’illusion du GNL

Cerise sur le paquebot, le constructeur défend la responsabilité environnementale. Il annonce fièrement qu’il s’agit du premier navire fonctionnant au gaz naturel liquéfié, un carburant moins générateur de CO². La compagnie se pare de cette devanture “écolo” en rajoutant qu’elle s’assurera de se débarrasser du plastique à bord.

Mais voilà, l’utilisation du GNL implique un risque de fuites importantes de méthane, un gaz majoritairement présent dans le gaz naturel liquéfié. D’après la fédération européenne pour le transport, le méthane a un pouvoir réchauffant 87 fois plus élevé que le CO² sur une période de 20 ans.

Au delà des potentiels risques, la pollution est, quant à elle, assurée. Icon of the Seas produit chaque jour 1,9 million de litres d’eaux usées et 19 tonnes de déchets solides. La contamination perdure jusqu’à la fin de vie des paquebots, envoyés au Bangladesh ou au Pakistan, dans des décharges sauvages.

 

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