Enora a connu la rue. Elle a construit son chalet de 18 m² près de Nantes. Malgré les refus de la municipalité locale, a été autorisée à occuper sa maison minimaliste et écolo. Son cas révèle toutes les difficultés à pouvoir vivre autrement aujourd’hui, en France.
Enora, a vécu dans la précarité pendant plusieurs années, avant de réussir à construire un petit chalet de 18 m2 au nord de Nantes, dans un endroit isolé. Son habitat est démontable, sans fondements en béton. Il ne possède aucun réseau, mais pour Enora, c’est devenu son petit paradis. Cependant, elle a dû se battre pour le conserver, car la commune l’a assignée en justice pour non-respect des règles d’urbanisme.
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De procès en procès
Enora a été poursuivie pour trois infractions. Exécution de travaux non autorisés par un permis de construire, infraction aux dispositions du Plan Local d’Urbanisme (PLU), et installation de caravane de manière irrégulière plus de 3 mois par an. Malgré cela et grâce à la compréhension et aux circonstances atténuantes prises en compte par le juge, elle a réussi à gagner le procès et a pu garder son chalet. Il est désormais sa résidence principale.
À en croire que notre société regarde toujours les femmes libres et indépendantes comme de menaçantes sorcières !
Elle a acheté un terrain de 2 200 mètres carrés classé en agriculture-loisirs en 2017, après avoir vécu dans une caravane pendant trois ans.
Elle a réhabilité le terrain, défriché et construit la cabane avec l’aide de son ami charpentier et d’autres amis du métier. Les panneaux solaires fournissent l’électricité. Et, pour l’eau, elle utilise principalement l’eau de pluie pour ses besoins quotidiens.
Enora a toujours rêvé de vivre ainsi près de la nature et de manière très simple.
Simplicité volontaire
Enora vit de manière minimaliste, lisant beaucoup, faisant de la musique et peignant à ses heures perdues. Ce mode de vie lui convient parfaitement. C’est également le seul moyen pour elle d’avoir sa propre maison avec jardin dans une région où les prix immobiliers ont augmenté ces dernières années.
Elle partage son espace de vie avec ses amis et accueille sa mère malade environ six mois par an dans sa caravane aménagée à l’autre bout de la propriété. L’accueil de sa mère a été un argument en sa faveur lors du procès.
Enora espère que son cas permettra de débattre de l’habitat léger. Mais aussi que d’autres personnes dans sa situation seront également traitées avec bienveillance par les autorités municipales.
Pour découvrir son histoire, on vous recommande cette émission en 4 épisodes réalisée par France Inter (écouter ici).