La renouée du Japon, plante du chaos

La renouée du Japon est emblématique d’un groupe de plantes qui semblent être les signatures, voire les réponses végétales aux mutations provoquées par la mondialisation effrénée qui, de crise en crise, nous mène vers le chaos.

Retrouvez cet article paru dans le n°5 d’Yggdrasil

Cet article est extrait d’un ouvrage intitulé Les plantes du chaos paru dans la collection « Vieilles racines et jeunes pousses » fin octobre 2021.

Noms communs

  • Français : Renouée du Japon
  • Japonais : Itadori-kon, 虎杖根, Kojyo-kon, 虎杖根
  • Chinois : Hu zhang
  • Anglais : Japenese knotweed, Giant knotweed, Donkey rhubarb
  • Allemand : Sachalin-Knöterich

Nom(s) scientifique(s)

  • Polygonum cuspidatum Sieb. & Zucc. = Reynoutria japonica Houtt. = Fallopia japonica (Houtt.) Dcne,
  • Polygonaceae

Dans les années qui ont précédé ce chaos inauguré par la présente pandémie du Covid-19, nous les avions volontiers qualifiées de « pestes végétales »

Jussie, buddleia, séneçon du Cap ou datura stramoine, nous les avons souvent importées sans même nous en rendre compte d’Asie, d’Amérique ou d’Afrique de par notre frénésie d’exploitation économique sans limites de la nature.

Elles prospèrent aujourd’hui avec une vitalité insolente dans nos écosystèmes ravagés par l’urbanisation et artificialisés par tous les « aménagements » agricoles et industriels. Elles ont beaucoup à nous apprendre, si nous arrivons à changer notre regard et notre comportement. Elles peuvent même sans doute nous aider, si nous les considérons comme des miroirs de la nature, de notre propre nature.

Cette superbe plante vivace originaire du Japon pousse sur des sols naturellement métallifères (origine volcanique). Introduite aux Pays-Bas vers 1825, puis diffusée dans toute l’Europe comme plante ornementale, mellifère, fourragère et fixatrice des dunes, elle s’est largement naturalisée, surtout à partir de la seconde moitié du XXe siècle, en France comme dans toute l’Europe du domaine atlantique, où elle « envahit » les écosystèmes qui sont les plus artificialisés.

Elle fait partie des espèces herbacées les plus productives de toute la flore tempérée : elle peut fournir jusqu’à 13 tonnes/ha pour les parties aériennes et 16 tonnes/ha pour les parties souterraines.

Elle est aujourd’hui considérée comme une « peste végétale », alors qu’en Asie du Sud-Est ses pousses sont consommées comme légume-feuille et que ses rhizomes sont appréciés, en médecine traditionnelle et moderne, contre les plaies et les brûlures, ainsi que pour leurs propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et antivirales.

Au Japon, dans son pays d’origine, le remède que sa racine fournit s’appelle d’ailleurs Itadori-kon, ce qui peut se traduire par quelque chose comme « racine du bien-être ».

Que vient-elle nous dire de notre rapport au monde ? Que peut-elle nous enseigner ? Que pourrait-elle nous apporter ?

Description

Les renouées du Japon sont de très grandes plantes vivaces (2 à 4m de hauteur) à feuilles entières, alternées, sur des tiges épaisses arquées. Elles sont facilement reconnaissables par leurs gaines (ochréas) qui entourent la tige creuse et souvent rougeâtre, au-dessus des nœuds. Ces ochréas sont des sortes de manchons un peu membraneux qui protègent des bourgeons.

Les racines sont très puissantes, allongées et très dures. Leur végétation démarre tôt au printemps, elles peuvent pousser de plusieurs centimètres par jour. La floraison très mellifère est tardive ; les fleurs blanches sont rassemblées en grappes terminales au bout des tiges en août-septembre.

Les graines mûrissent à l’automne ; elles sont de forme triangulaire comme les graines de sarrasin, lequel est également lui-même une Polygonacée.

Il existe trois espèces différentes en France :
La première, qui s’est installée à partir un seul pied stérile par multiplication végétative, est Fallopia japonica. Elle présente des feuilles de forme ovale, à la pointe effilée et à la base tronquée, non en cœur. Elles mesurent de 15 à 20cm de longueur. Elles sont absolument glabres (sans poils).

Les deux autres, Fallopia sachalinensis et Fallopia x bohemica, se distinguent à leurs feuilles plus grandes et plus ou moins velues en dessous, ne serait-ce que sur les nervures. Leurs feuilles atteignent 20 à 45cm.

Les trois espèces de renouée fleurissent à la fin de l’été en grappes de fleurs blanches. En France, Fallopia japonica et Fallopia sachalinensis ne produisent pas de graines, ou alors des graines stériles. En revanche, leur hybride, Fallopia x bohemica, peut être parfois fertile.

Écologie

Fallopia japonica et Fallopia sachalinensis sont des espèces originaires de Chine, du Japon, de la Corée et de Taïwan, où elles poussent dans les plaines inondables (surtout sur les berges riches en graviers) en compagnie d’autres espèces, et jusqu’en montagne pour Fallopia japonica.

Cette dernière est une espèce pionnière des coulées de lave volcanique, où elle s’installe assez rapidement après l’éruption. Sur l’île de Kyushu, elle seule peut pousser à seulement quelques centaines de mètres du cratère actif. Les sols volcaniques sont souvent pauvres en nutriments, mais riches en métaux tels que le cuivre, le zinc et le cadmium. Elle est adaptée à cette situation particulière.

Au fur et à mesure qu’elle se décompose, perdant ses parties aériennes chaque année, elle enrichit et modifie le sol pour laisser la place, au centre de ses fourrés, à de nouvelles espèces végétales, comme des Asters, des Clématites, des Picrides ou des Miscanthus.

Au bout de quelques années, celles-ci vont également laisser la place à des arbres, comme des aulnes et des mélèzes.

Les renouées du Japon s’installent en Europe

1826, Philipp Franz Von Siebold, médecin officier de la compagnie des Indes orientales en poste à Nagasaki de 1823 à 1829, ramène des pieds de P. japonicum et les implante dans son jardin à Leiden (Pays-Bas) en tant que plante ornementale.

1847, la Société d’Agriculture et d’Horticulture d’Utrecht (Pays-Bas) décerne une médaille d’or à la renouée du Japon, la déclarant « la plante la plus intéressante de l’année » (fourragère, mellifère et fixatrice des sols instables).

2000, les renouées du Japon sont inscrites sur la liste des « 100 espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde », publiée par la Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) de l’Union mondiale pour la nature (UICN).

Que s’est-il passé entre ces trois dates ?
À partir des années 1950, la propagation des renouées est devenue exponentielle le long des rivières, des fleuves, des routes, surtout lorsque les berges sont aménagées, enrochées, lorsque leurs marges ont perdu leur couverture forestière naturelle et sont devenues des milieux artificiels instables (cultures de maïs, plantation d’arbres, digues, chemins, bords de gravières).

Les renouées du Japon sont-elles des pestes végétales ?

On peut souvent entendre ou lire « les renouées vont envahir notre flore locale et tout détruire » ou bien « l’invasion des renouées a provoqué une perte de biodiversité ». La renouée du Japon est souvent accusée de « prendre la place » des plantes indigènes et de détruire les écosystèmes « traditionnels » des berges de nos rivières, et donc de provoquer une chute de la biodiversité.

On lui reproche aussi parfois de saper la stabilité de ces berges et de boucher les ouvrages techniques (enrochements, barrages, grilles, biefs) par son énorme masse végétale en voie de décomposition, lorsqu’elle pousse dans les cours d’eau canalisés.

Ces points sont très discutables et d’ailleurs discutés par certains écologues spécialistes de la question, comme Annick Shnitzler et Serge Müller : « Les plaines alluviales dont le fonctionnement est fragilisé par des aménagements hydrauliques divers, ou par une destruction des forêts ou des prairies, résistent donc mal à l’invasion de la plante. Les excès de phosphates et de nitrates des rivières européennes contribuent également à favoriser la renouée au détriment des autres espèces. »

« Fallopia japonica et encore moins F. sachalinensis n’arrivent pas à surmonter les conditions de stress inhérents aux écosystèmes forestiers climatiques, qui sont la lutte pour les nutriments et la lumière. Ces deux espèces n’occupent que quelques trouées ou lisières, où elles subissent souvent une forte compétition de la part des espèces autochtones. »

La renaturation des écosystèmes alluviaux serait donc le moyen le plus logique pour enrayer l’invasion des renouées asiatiques.

Accuser ainsi la renouée du Japon, c’est en quelque sorte accuser son thermomètre lorsqu’on a de la fièvre.

Les renouées sont des plantes bio-indicatrices du faible niveau de naturalité des endroits qu’elle envahit. L’invasion des renouées dans les milieux alluviaux peut être considérée comme un signal d’alarme : elle témoigne d’un degré d’altération du fonctionnement naturel, dû aux surexploitations humaines.

Les deux chercheurs écologues spécialistes de cette question de la renouée du Japon sont très clairs : « La venue, voire l’invasion des renouées asiatiques dans les écosystèmes alluviaux d’Europe ne présente aucun inconvénient majeur pour la flore locale, ni pour les écosystèmes forestiers riverains. On reproche à ces plantes d’augmenter le sapement des berges, mais ce processus est naturel à l’écosystème alluvial, et les ripisylves y sont parfaitement adaptées. Au contraire, il est bien connu que c’est l’arrêt des phénomènes naturels d’érosion et d’alluvionnement, provoqué par les aménagements divers des rivières, qui est souvent gravement dommageable aux forêts riveraines. »

Dans une autre étude, la même Annick Schnitzler et le chercheur anglais John Bailey, de l’université de Leicester, affirment à propos de la renouée : « Concernant la perte de biodiversité, cette vision des choses n’est que partiellement exacte. C’est bien parce que la forêt alluviale, écosystème originel des plaines alluviales, a été éliminée au profit des cultures ou des plantations et que les rives des rivières ont fait l’objet de travaux lourds d’enrochement et d’endiguement que les renouées ont pu s’installer. De biodiversité native, il n’y avait déjà plus grand-chose avant l’invasion des renouées, sauf quelques opportunistes ! »

Au contraire même, certains auteurs constatent en ville une augmentation de la biodiversité grâce aux populations sauvages de renouées, qui poussent à travers le goudron le long des chemins et le long des rivières modifiées. Ils soulignent la venue de certaines plantes sauvages, la richesse en oiseaux, en abeilles et en invertébrés. Ces qualités sont appréciées en milieu urbain, où la biodiversité naturelle est très basse (Child et al., 1992).

Le sujet des invasions biologiques est politique

L’artiste paysagiste Liliana Motta, qui a créé un conservatoire des renouées, expose remarquablement le problème dans son blog www.de-hors.fr :
« Même si les faits décrits sont véridiques, l’idée d’invasion biologique constitue en soi une fausse vérité ou, pire encore, une demi-vérité avec un petit rien de mensonge. C’est un peu comme dire qu’il y a de plus en plus de violence dans le métro parisien parce qu’il y a beaucoup plus d’étrangers. D’accord, les actes de violence dans le métro sont bien réels. Il est aussi vrai que beaucoup d’étrangers utilisent ce moyen de transport. Mais le rapport de causalité entre les deux n’est pas nécessaire ».

« Se pose alors la question du territoire.
Qui est étranger ?
Depuis quand est-il étranger ?
Quand finit-il par être naturalisé ?
Quand devient-il envahissant et dangereux ?
Selon quel regard, selon quel classement ?
 »

« L’ortie pique-t-elle parce qu’elle est française ? Ou bien parce qu’elle possède des poils urticants, dont la base communique avec une vésicule remplie d’un liquide âcre contenant de l’acide formique, responsable des démangeaisons de la peau lorsque celle-ci a été en contact avec la plante ? »

Fourré de renouée de Sakkaline, vallée de la Loire. © Jacky Jousson
Fourré de renouée de Sakkaline, vallée de la Loire. © Jacky Jousson

Usages médicinaux

Médecine traditionnelle asiatique

Selon la pharmacopée traditionnelle chinoise, les rhizomes séchés de la renouée du Japon peuvent être utilisés pour soulager les douleurs articulaires, pour traiter les affections du foie, les inflammations et les infections dues à des bactéries ou à des champignons (infections des gencives, du cuir chevelu, pied d’athlète, dermatoses suintantes, gonorrhée, etc.), ainsi que pour soigner les retards de règles et les toux grasses.

Les posologies en Chine sont en général plus importantes qu’en Occident : 9 à 15g de racines séchées par jour, par voie orale, sont recommandées.

Ces indications semblent abonder vers une efficacité pour lutter contre les symptômes les plus courants de la maladie de Lyme. De nombreux sites sur Internet relayent cette indication. Certaines sociétés semblent même faire des profits assez honteux sur le dos des malades.

La poudre de racine séchée, voire les feuilles, sont aussi utilisées pour cicatriser les plaies et les brûlures, ainsi que les allergies, sous forme de décoctions ou d’infusions en application locale. Sa composition chimique, qui révèle la présence de catéchine et de quercétine, valide ces usages du point de vue pharmacologique.

Les recherches modernes ont également mis en évidence la forte teneur d’un composant anti-inflammatoire et anti-oxydant reconnu : le resvératrol. Ce composant est notamment considéré comme un élément protecteur majeur contre les affections cardiovasculaires.

Le resvératrol est présent dans le vin ; on lui a d’ailleurs attribué parfois le fait que les populations buvant du vin seraient moins touchées par les affections cardiaques. On peut lire que le rhizome de renouée du Japon contient beaucoup plus de resvératrol que le raisin, toutefois son infusion est moins riche que le vin. Il faut en effet 100 fois plus de raisin que de renouée pour préparer une quantité égale de breuvage. La poudre de racine ou la teinture alcoolique seraient donc sans doute plus appropriées pour utiliser la plante.

« Les propriétés hypolipémiantes (“dégraissantes”) de la racine de renouée du Japon ont été démontrées lors de tests in vitro et in vivo, mais ne sont pas suffisantes (selon les normes scientifiques) pour déclarer Polygonum cuspidatum protecteur contre les maladies cardiovasculaires » (Constancias, 2008).

Ses propriétés antivirales ont été évaluées dans une étude comparée de plantes médicinales de la pharmacopée chinoise.

Une étude a été publiée par des universitaires de Taïwan en 2015 ; elle a montré que la renouée du Japon et ses composants actifs que sont le resvératrol et l’émodine atténuent la réplication virale de la grippe dans les cellules pulmonaires et qu’ils ont particulièrement inhibé la réplication du virus de la grippe A, y compris les souches isolées en 2009 et 2011 à Taïwan et la souche de laboratoire A/WSN/33 (H1N1).

La renouée du Japon est aujourd’hui utilisée en Chine pour réduire les symptômes des malades de Covid-19. Pourquoi n’est-elle pas (et ne sera sans doute pas) testée en France et en Europe pour tenter de faire face à cette pandémie ?

Usages alimentaires

Au Japon, la « plante du bien-être » est également consommée comme aliment. Les jeunes pousses, lorsqu’elles sont tendres et cassantes, sont préparées comme des asperges. On peut aussi les consommer en potage, dans une tarte et même en confiture.

Les graines peuvent être moulues en farine et consommées comme celles du sarrasin, qui appartient d’ailleurs à la même famille botanique.

La renouée du Japon est-elle un aliment ou un remède sûr ?

Son emploi est contre-indiqué dans la médecine traditionnelle chinoise pendant la grossesse.

En France, d’après l’avis de l’ANSM (Agence française du médicament), « les études de toxicité n’ont pas montré d’effet. Cependant, les effets du resvératrol (action anti-aggrégante) doivent appeler à la prudence en cas d’association avec des médicaments anti-aggrégants. De même, les activités œstrogéniques de la plante sont des contre-indications à son utilisation chez les femmes avec un cancer du sein, de l’utérus, des ovaires ou atteintes de fibromes ou d’endométriose. Les études sur le resvératrol ont montré qu’il peut inhiber plusieurs cytochromes P450. Des interactions médicamenteuses sont donc possibles avec de nombreux médicaments. ».
Quid du vin rouge, également riche en resvératrol ?

Il existe une situation qu’on ne peut nier, c’est que la renouée prospère spontanément sur des sols perturbés et pollués en métaux lourds. D’après des recherches menées à l’université de Lyon I, elle affectionne particulièrement les sols riches en cadmium. Or, ces recherches [en cours] semblent montrer que les racines accumulent des quantités importantes de cet élément toxique lorsqu’elles poussent dans un sol contaminé.

En ce qui concerne les parties aériennes, je vous livre cette communication personnelle du Dr Serge Michalet, qui travaille spécialement sur cette plante :
« D’après nos analyses (qui sont faites en conditions contrôlées sous serre avec contamination artificielle des sols par ajouts de sels de métaux, donc pas forcément extrapolables à ce qui se passe dans la nature, mais qui peuvent tout de même donner une idée) où nous avons testé deux génotypes (un hybride et l’espèce parentale F. japonica), il apparaît que cette plante accumule bien les métaux lourds dans les parties aériennes lorsqu’ils sont présents en concentrations importantes dans les sols. Des deux génotypes testés, Fallopia japonica semble être celui qui a le plus accumulé dans les parties aériennes, et plus particulièrement le Cd et le Zn, avec des valeurs très importantes pour le Cd : jusqu’à 20mg/kg dans les parties aériennes !… la limite de pollution des sols étant fixée à 2mg/kg ! Nous avions ajouté une concentration de Cd équivalente à 6-7mg/kg, ce qui en soi est déjà supérieur à la concentration des sols fortement pollués retrouvés en France, donc on ne pourra pas vraiment extrapoler cela à des situations naturelles. On peut cependant noter un bon transfert de ces éléments dans les parties aériennes, et je pense que cela pourrait être surtout vrai pour les jeunes pousses (les plantes plus vieilles semblent accumuler moins, si on se base sur différents dosages qui ont pu être faits dans d’autres études. »

Peut-on oui ou non cueillir la renouée ?

Ce témoignage invite donc à la prudence en attendant plus de résultats, car la plupart des gens qui consomment la renouée consomment justement les jeunes pousses. Il conviendrait donc de la cueillir dans des sites non pollués. On doit malheureusement abandonner l’idée de trouver en France une zone indemne de pollution.

Il faut questionner, enquêter auprès des riverains et des propriétaires pour évaluer le niveau de pollution du site avant de cueillir.

Il faut absolument éviter les zones impactées par les épandages massifs d’engrais chimique et de pesticides, les friches industrielles, les bords des routes, les anciennes décharges publiques, etc., mais, en cherchant un peu, on finit toujours par trouver des sites « acceptables » de renouée du Japon.

Quels sont les risques du cadmium pour la santé ?

Il y a bien d’autres sources de cadmium dans l’alimentation en dehors de la renouée.

Le groupe scientifique de l’EFSA a évalué en 2009 les risques associés au cadmium dans les aliments. Il a établi une dose hebdomadaire tolérable (DHT) de 2,5 microgrammes par kilo de poids corporel (µg/kg pc) (EFSA, 2012).

Les aliments qui contribuent le plus à l’exposition au cadmium sont d’abord les mollusques et crustacés, puis les pains et produits de panification sèche, les pommes de terre et dérivés et les légumes feuilles lorsqu’ils sont récoltés sur des terrains contaminés.

Une exposition prolongée au cadmium chez l’Homme peut induire une atteinte rénale, une fragilité osseuse, des effets sur l’appareil respiratoire, des troubles de la reproduction ainsi qu’un risque accru de cancer. Le cadmium est également suspecté d’entraîner des effets sur le foie, le sang et le système immunitaire.

Les engrais chimiques et les rejets industriels sont responsables pour plus de la moitié de la présence du cadmium dans les sols. C’est donc un élément malheureusement présent (à des degrés divers) dans toutes les parcelles de l’agriculture conventionnelle intensive, ainsi que dans les parcelles voisines, où il peut ruisseler, et bien entendu sur toutes les berges des rivières qui collectent les eaux de ruissellement des bassins agricoles ou industriels.

La renouée, plante-miroir de notre société ?

Exacte réponse végétale à l’impact (et à l’impasse) de notre civilisation agro-industrielle sur les sols, troublante réponse végétale à certaines maladies émergentes dues aux infections bactériennes et virales, il semble exister un rendez-vous secret et peut-être même salutaire entre l’enracinement profond de cette plante et le déracinement non moins profond de notre humanité, en ce début de millénaire.

Au-delà de la ressource alimentaire et des bienfaits sanitaires que ce rendez-vous pourrait nous apporter, ainsi que des difficultés qu’il suscite, la renouée du Japon nous donne une occasion formidable de reconsidérer les liens qui nous unissent intimement avec le végétal et, je l’espère, de revoir notre attitude globale à l’égard du vivant.

Bibliographie

Pour en savoir plus :

Visiter le site Internet Herbes de vie proposant tisanes, livres et stages

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