Focus sur l’Australie dans les rues de la Gacilly

Festival Photo La Gacilly @Capucine Barat

Pour sa 21ème édition, le festival photo de la Gacilly met le cap sur l’Australie. À travers une expérience immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, les visiteurs découvriront l’île-continent par le prisme de la création photographique contemporaine.

En ce premier week-end d’ouverture, le parking, jonché de voitures et de camping-car, laissait présager la foule venue contempler les clichés des artistes d’Océanie. Au détour des venelles, des jardins et des rues du village breton, amateurs et professionnels ont pu admirer nombre d’expositions et de toiles grand format. Depuis 2004, le festival dévoile – avec une grande exigence artistique – une thématique géographique propre à un pays ou à un continent mais également une problématique liée à la protection de l’environnement.

Les idées reçues au placard

Cette année, l’espace scénique a fait la part belle à l’Australie. Rarement sous les feux de l’actualité, l’immense superficie de ce pays laisse pourtant planer bien des fantasmes. Entre forêts tropicales humides, barrière de corail et faune aux espèces endémiques, nous autres européens, serions bien loin de la réalité.

L’Australie, premier exportateur de charbon et deuxième pire pollueur de la planète par habitant derrière l’Arabie Saoudite, a connu des catastrophes à répétition. Les feux de forêt de l’année 2020 ont ponctué les dix années de grave sécheresse en détruisant près de sept millions d’hectares de forêts. Puis les flammes ont laissé place à des trombes d’eau qui se sont traduites, deux années de suite, par des inondations massives. Idem pour la Grande Barrière de corail, où se concentre 25% de la biodiversité marine de la planète, qui s’éteint doucement et subit en 2024 son septième « blanchissement massif » depuis 1998. Quant à la situation des Aborigènes, arrivés 60 000 ans sur cette terre avant l’arrivée massive des colons au XVIIIe siècle, elle serait loin d’être enviable à la vue de leurs droits minorés et bafoués.

Des photos oui, mais sans artifice

Il arrive que l’appareil photo soit le prolongement d’un engagement. À ce propos, Bobby Lockyer, artiste aborigène et défenseuse des peuples autochtones, s’inspire des récits ancestraux, des couleurs vibrantes de son environnement naturel et des vagues de l’océan pour montrer la dignité de ses congénères plutôt que leur désespoir. Matthew Abbot, lui, a documenté et obtenu un World Press Photo pour ses reportages poignants et terrifiants des incendies qui ont ravagé comme jamais l’île-continent en 2020. Quant à Anne Zahalka, elle met en lumière les animaux menacés par l’urbanisation et les méfaits du climat, en utilisant des procédés des naturalistes d’antan. Enfin, les clichés de photojournalistes de l’Agence France-Presse, maillon essentiel de l’information internationale, nous livrent l’enfer du décor des peuples autochtones d’Océanie et d’Australie en proie à la pauvreté, au chômage, au mal-logement.

FIRES AND COUNTER-FIRES par Matthew Abbot @Capucine Barat–Gendrot

Pour plus de détails, rendez-vous sur le site https://www.festivalphoto-lagacilly.com/

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