Des machines pour remplacer les esclaves. Des esclaves pour construire les machines. Aporie du progrès technologique.

esclave technologie cobalt

Il n’y a jamais eu de sociétés sans esclaves. Les pays dits “développés” profitent toujours d’esclaves électriques… mais aussi humains.

Le “progrès” technologique nous a permis de remplacer nos esclaves humains par des esclaves électriques et mécaniques.

Esclaves du progrès

Nos machines représentent l’équivalent de 400 et 500 esclaves humains selon Jean-Marc Jancovici. Mais, cela ne doit pas nous faire oublier que des esclaves humains travaillent encore pour nous. Selon certaines études (lire ici), on en compterait une trentaine par habitant des pays “développés”.

Dans le monde, 160 millions d’enfants – 1 sur 10 – travaillent pour permettre de construire les high-tech qui nous divertissent. 90 % d’entre eux – soit 72 millions – vivent sur le continent africain. Le reste vivant en Asie, dans le Pacifique et, plus marginalement, en Amérique Latine (lire ici).

Plus le pays d’Afrique est riche, plus on compte d’enfants au travail. Dans l’agriculture, puis dans les mines… mais aussi dans l’industrie textile, notamment au Bangladesh.

Rendez-vous compte qu’en Indonésie et Malaisie, fournisseur de 80% de l’huile palme mondiale, des enfants travaillent dès l’âge de 5 ans à sa récolte !

Saviez-vous qu’au Ghana et en Côte d’Ivoire, 2,1 millions d’enfants travaillent dans l’agriculture du cacao.

Lire aussi : L’effondrement va nous priver de nos esclaves technologiques.

Enfants esclaves

Autre scandale : celui des 40 000 enfants piégés dans les mines de cobalt de la République Démocratique du Congo (RDC). Tout comme le lithium, ce métal indispensable à la fabrication des batteries de nos téléphones portables, ordinateurs et véhicules électriques. Un quart de ces mines est sauvage, “artisanale” comme on dit. Et dans ces mines 1 travailleur sur 5 a moins de 10 ans !

Et on peut même  s’interroger sur le fait que le salariat déréglementé tel qu’il existe dans de nombreux pays européens et anglo-saxons libéraux ne serait pas devenu un esclavagisme caché ?

Que faire ?

Peut-on donc espérer que l’effondrement progressif du système techno-industriel conduira à un changement de paradigme et à une abolition de l’esclavage dans le monde ? Je ne le crois pas.

L’UNESCO, la Banque Mondiale… des myriades d’ONG dénoncent cette catastrophe humanitaire.

Les faits sont là, mais les systèmes judiciaires sont immobilisés par la complexité des liens entre producteurs, courtiers, transformateurs, fabricants et GAFAM. Qui est responsable ? Quel maillon de cette longue chaîne mettre en cause… si ce n’est nous-même en tant que consommateur ?

(Ce texte est issu d’échanges avec des lecteurs de notre infolettre, nous tenons donc à remercier Thierry et Maëlle pour leurs messages).

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