Je me suis plongé dans la lecture de la préquelle du Transperceneige, publiée en 2019. Une œuvre profonde et (malheureusement) prophétique.
Peut-être as-tu détesté la série Netflix du Transperceneige (The Snowpiercer, par Josh Friedman) ? Et tu as bien raison !
Peut-être as-tu aimé la bande-dessinée originale, signée Lob et Rochette (1982). Et tu as bien raison aussi !
Ou alors tu as kiffé la version ciné menée par Bong Joon-ho (2013) ?
Dans tous les cas, tu vas adorer le préquel dessiné en 2019 et dont je vais te parler.
Extinctions
Intitulé « Extinctions » (Acte 1 et 2), les 2 livres sont l’œuvre de Matz (scénario) et Rochette (dont le dessin a changé avec le temps).
L’histoire s’est quelque peu éloignée des bases jetées en 1982… pour se rapprocher des préoccupations contemporaines.
On est, en effet, en pleine dystopie collapso.
Le pitch : face aux périls écologiques qui menacent l’humanité et à l’inaction des élites, des écoterroristes conçoivent un plan fou pour éliminer le « virus humain » et permettre à la planète de se régénérer. Pendant ce temps, un milliardaire Chinois construit un train géant à propulsion perpétuelle, arche de Noé cyberpunk, où seront accueillies les derniers survivants d’une possible apocalypse écologique.
Une dystopie qui caricature à peine la réalité.
Ici, on ne peut s’empêcher de voir, chez les « Apocalypsters » de la BD une référence à Extinction Rébellion. Et comment ne pas comparer ce super-train construit par un milliardaire… aux fusées de Musk et Bezos ?
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« Je vais te dire ce qui n’est pas en voie d’extinction : l’homme, et particulièrement les ordures dans ton genre… »
En empruntant les livres à la bibliothèque, je craignais de tomber sur un énième scénar semi-marxisant, avec des méchants riches VS de gentils pauvres à dreadlocks… J’avais peur d’être déçu.
Mais, ouf ! Le début m’a vraiment convaincu. C’est fort, rentre-dedans, musclé, sans concession. Les analyses collapsologiques, les motivations des éco-terroristes, l’inaction des pouvoirs économique et politique : tout est très clair et hyper-réaliste.
Comme l’impression de revoir les premières minutes des Fils de l’homme, le film d’Alfonso Cuarón, adapté du roman de P.D. James (2006).
L’impression d’être projeté dans un futur plus quotidien, que fictionnel et apocalyptique.
Dans ces cases, je retrouve très clairement la conclusion sur laquelle la plupart des collapso se rejoignent : il n’y a pas de plan B(unker) ni de planète B (contrairement à ce que veulent croire beaucoup de super-riches).
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Le Transperceneige, collapsologie et adaptation radicale
J’ai trouvé dans la bouche des réflexions que je me fais. Comment sortir du colibrisme ? Que faire si les autorités restent immobiles ? Comment réagir pacifiquement… et ce « pacifisme contenu » tiendra-t-il encore longtemps ? Comment ne pas céder à la colère ?
La seconde force du récit est de ne pas céder au manichéisme, ni dépeindre les écolo-adorateurs de Gaïa en gentils démocrates pacifistes… mais de les affubler des failles et défauts qui font l’humanité.
Bref, une lecture forte, profonde et profonde que je recommande à tous ! N’hésitez pas à donner votre avis dans en commentaire !