L’industrie du BTP s’intéresse à la vase comme alternative écologique au ciment

La vase, la boue, pourrait être une alternative écologique au ciment. Des recherches montrent que la vase peut remplacer le ciment dans les matériaux du BTP, réduisant les émissions de CO2 de 66% par rapport aux matériaux de construction classiques.

Telle la Vénus anadyomène, la vase sortie des eaux pourrait bien triompher sur le béton, devenu obsolète. 

La vase, ou l’or gris ? Enfin une alternative écologique au ciment ?

Chaque année, en Gironde, mais aussi dans le bassin d’Arcachon, à Bayonne et à La Rochelle, le dragage des ports engendre 9 millions de m³ de sédiments. La vase, retirée pour éviter d’entraver la navigation des bateaux, est considérée comme un déchet. Deux options s’offrent alors aux ports : immerger les sédiments en mer sur des sites autorisés ou les rediriger vers des filières de gestion à terre où ils peuvent être traités, stockés ou valorisés. À terme, ces deux possibilités vont être confrontées à la Loi sur l’économie bleue, en vigueur à partir du 1er janvier 2025, qui interdira le rejet en mer des sédiments et résidus de dragage pollués. Se pose alors la question du devenir de ce déchet qui pourrait bien devenir une ressource prometteuse.

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Des sédiments plus que du ciment…

À la recherche de solutions innovantes pour réduire son impact écologique, l’industrie du BTP (Bâtiment et Travaux publics) semblerait friande à l’idée de troquer du béton contre de la vase. Car il va sans dire, la transition écologique sera difficilement réalisable sans repenser la production de béton, considérée comme le troisième plus grand émetteur mondial de CO₂. La valorisation des sédiments de dragage dans le BTP fait déjà l’objet de plusieurs recherches et applications actuelles. À titre d’exemple, le port de Dunkerque utilise les sédiments vaseux pour fabriquer un liant qui remplacerait le ciment dans les matériaux du génie civil.

Les travaux de recherche issus de ce projet sont concluants. Après des mois d’expérimentations de différentes formules de confection du liant, une analyse de cycle de vie prouve qu’il est possible de réaliser un gain de 66 % d’émissions de CO₂ en utilisant de la vase plutôt que du ciment. Esthétiquement discutable, la vase est désormais considérée comme une nouvelle ressource d’intérêt pour les travaux publics.