Barnabé Chaillot, youtubeur réputé et chroniqueur pour Yggdrasil, présente sa conception de l’autonomie énergétique, objet de son premier livre, paru en août 2022.
L’autonomie énergétique peut s’acquérir de trois façons :
La première façon, la plus simple, consiste à gagner un maximum d’argent pour pouvoir me procurer toute l’énergie dont j’ai besoin en l’achetant à ceux qui la produisent avec de la technologie.
C’est une autonomie qui dépend des finances dont je dispose ainsi que des fournisseurs d’énergie. Mais que vaut une autonomie dépendante ?
Le Petit Larousse propose comme mot contraire à l’autonomie, justement la dépendance. L’autonomie qui dépend d’autre chose (argent, vendeurs d’énergie et de technologie) est donc bien une vraie dépendance et surtout pas une autonomie.
La deuxième façon est plus récente. Elle est liée à la vision d’un futur où les énergies achetables pourraient devenir plus rares, donc possiblement plus chères.
Cette autonomie énergétique consisterait alors à :
- Acheter des technologies pour consommer moins d’énergie, (une pompe à chaleur, du double vitrage, une VMC double flux, des appareils de catégorie A+++…) ;
- Acheter des instruments et des machines (panneaux solaires, éolienne, poêle, turbine à eau…) pour transformer l’énergie gratuite disponible dans mon environnement (soleil, vent, chute d’eau, bois…) en énergie consommable (chaleur, électricité) possiblement stockable (batterie, réserve d’eau chaude…).
Cette deuxième voie vers l’autonomie énergétique n’est pas très différente de la première, car elle dépend aussi d’une multitude de technologies qu’en aucun cas je saurais reproduire moi-même, ni un morceau d’aluminium, ni un fil de cuivre, ni un aimant, ni une vitre… ni rien.
Qu’il s’agisse de panneaux solaires ou d’un vélo électrique, cette approche me permet de ne plus être dépendant, à court terme, des vendeurs d’énergie, mais je reste toujours tributaire de tout un tas de technologies complexes à fabriquer et qui pour la plupart sont absolument irréparables.
Ce n’est donc pas être autonome en énergie que d’être dépendant des producteurs et vendeurs de ces technologies.
La troisième façon de devenir autonome consiste à diminuer globalement sa consommation d’énergie. Cette possibilité – qui n’est pas une technologie – s’inscrit lentement mais sûrement dans les mentalités. C’est comme un virus, qui affecte bien plus mes réflexions que d’autres virus en vogue en ce moment.
Cette troisième voie me plaît énormément. Elle a une logique intrinsèque globale et cohérente que n’ont pas les autres voies vers l’autonomie, justement parce qu’elles n’ont rien d’autonomisant, bien au contraire !
Dans une approche de réduction de la consommation, l’autonomie est facile à acquérir, beaucoup plus durable et, bien évidemment, elle coûte moins d’argent, vu que justement, il n’y a rien à acheter.
À quoi bon produire ce que nous gaspillons ? Autant ne pas le produire.
À quoi bon acheter ce qui n’est pas renouvelable ? Il n’y en aura pas éternellement et en plus ce n’est pas très gentil pour les générations futures qui vont devoir gérer nos
déchets en tout genre !
À quoi bon stocker au-delà d’un cycle naturel de production ? Au cas où le soleil ne se lèverait plus ?
C’est dans cette réduction globale de la consommation, qu’il y a une véritable source d’autonomie énergétique.
Après cette prise de conscience, les premières actions mettront certes des technologies en jeu, mais ce seront des technologies à but d’apprentissage, je dirais « des investissements pédagogiques ».
Vouloir tout faire d’un coup, cela représente un tel changement qu’il décourage ceux qui entreprennent de s’y mettre. En effet, il y a tant de maillons de dépendance qui nous séparent de l’autonomie énergétique qu’il nous faut les décortiquer un par un.
Nous allons devoir voir, et comprendre, que les maillons qui nous emprisonnent et nous empêchent d’être indépendants en énergie, sont peu nombreux et c’est sur ceux-là qu’il faudra agir, en toute fin pour être autonome.
| Caractéristiques techniques
Auteur : Barnabé Chaillot |
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